Un voyage à travers la vie et l’être
- laurentpages06
- 24 déc. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 avr.

L’identité humaine, loin d’être une donnée fixe, est un voyage. Elle se façonne, se brise, se reconstruit, telle une rivière qui creuse son lit à travers des vallées paisibles et des torrents déchaînés. Chaque instant, heureux ou douloureux, laisse sa trace dans cette danse fluide entre l’éphémère et l’éternel. Chaque étape de la vie devient une opportunité de transformation, où l’être, confronté à ses ombres et illuminé par ses joies, s’élève pour toucher quelque chose de plus vaste.
L’enfance est l’éveil de l’âme dans l’innocence, c’est un berceau de possibilités infinies, un moment où l’âme semble encore vibrer en harmonie avec l’univers. Le jeune enfant, en quête de compréhension, observe le monde avec des yeux émerveillés, absorbant ses couleurs, ses sons, ses mystères. À ce stade, la douleur et la joie se mêlent sans filtres, imprimant les premières empreintes dans un « soi » encore malléable.
Les relations avec les figures parentales, les premières expériences d’amour ou de rejet, et les silences qui peuplent l’enfance façonnent subtilement l’identité. Pourtant, derrière cette malléabilité apparente se cache une force créatrice. L’enfant, même dans l’inconscience, porte déjà en lui une sagesse ancienne, une réminiscence de cette connexion primordiale avec le tout. Mais à mesure qu’il avance, l’innocence cède la place aux premiers conditionnements. Les schémas familiaux, les attentes culturelles, et les blessures naissantes tracent leurs sillons.
Et pourtant, même dans ces premières brèches, une vérité demeure : l’enfant apprend que chaque lumière et chaque ombre est une partie essentielle de son devenir.
L’adolescence : le feu de la quête, le temps des grands bouleversements. C’est une époque où le monde intérieur se heurte violemment à la réalité extérieure. L’adolescent, à la fois vulnérable et rebelle, plonge dans les eaux tumultueuses de l’incertitude. Il se découvre un être complexe, tiraillé entre des désirs opposés : appartenir et s’émanciper, aimer et rejeter, croire et douter.
Les schémas de pensée répétitifs surgissent souvent à cet âge : l’idée de ne pas être suffisant, le besoin de validation ou la peur d’échouer. Mais sous ces tourments se cache une quête plus profonde : celle de se trouver. Les premières ruptures, qu’elles soient amoureuses ou amicales, les échecs et les triomphes, agissent comme autant de miroirs. L’adolescent apprend, parfois à travers la douleur, que ces expériences ne sont pas des ennemies mais des guides, le conduisant à explorer son essence.
Et dans ce chaos apparent, la lumière se manifeste. L’idéal, la passion et l’amour naissant deviennent des flambeaux, rappelant à l’adolescent que même dans la confusion, quelque chose d’infiniment beau l’attend et avec l’âge adulte, entre racines et ascension, souvent perçu comme un moment d’équilibre, mais il est en réalité une danse entre stabilité et transformation. C’est un temps où les responsabilités s’accumulent – carrière, famille, engagements – et où les routines offrent une illusion de sécurité.
Mais sous la surface des emplois du temps bien réglés, l’âme murmure :
« Est-ce vraiment cela que tu es venu accomplir ? »
Les crises, qu’elles soient existentielles ou émotionnelles, surgissent souvent à cet âge. Elles se présentent sous forme de ruptures, de désillusions ou de pertes qui ébranlent les fondations apparemment solides. Pourtant, ces tremblements ne détruisent pas ; ils révèlent. Chaque crise est une invitation à descendre plus profondément en soi, à reconnaître les illusions et à embrasser l’authenticité.
C’est aussi une époque où les schémas répétitifs peuvent être confrontés avec plus de clarté. Ces cycles de peur ou de recherche extérieure de validation, déjà présents à l’adolescence, réapparaissent sous de nouvelles formes. Mais avec l’expérience, l’adulte commence à comprendre que la réponse ne se trouve pas à l’extérieur.
Peu à peu, il apprend à s’ancrer dans l’instant présent, à écouter les murmures de son être et à suivre ce qui résonne véritablement avec son essence, et le retour à l’essence, la vieillesse, loin d’être un déclin, est un retour à l’essentiel. Libéré des ambitions et des attentes qui ont souvent gouverné les années précédentes, l’individu trouve enfin le temps de contempler la profondeur de son existence. Les douleurs accumulées se transforment en sagesse, et les joies passées se muent en gratitude.
C’est une phase où l’âme s’élève au-dessus des tumultes du quotidien pour embrasser une perspective plus vaste. La finitude, autrefois source d’angoisse, devient un rappel précieux : chaque instant est sacré, chaque relation est une opportunité d’aimer, et chaque expérience, un fragment du divin.
La transmission devient centrale. Les récits, les souvenirs et les gestes simples prennent une valeur universelle. Dans ces partages, l’individu âgé touche à une vérité profonde : en donnant, il transcende les limites de son « moi » pour s’unir à une conscience collective.
Le voyage de la vie n’est pas une ligne droite, mais une spirale ascendante, une rivière qui se fraie un chemin entre les rochers, les méandres et les cascades. Dans cette métaphore, chaque étape, chaque douleur et chaque lumière sont des affluents qui nourrissent ce courant unique qu’est l’être.
Khalil Gibran illustre cette idée lorsqu’il écrit :
“Votre âme est souvent un champ de bataille où votre raison et votre jugement livrent bataille à votre passion et à votre appétit.”
Ainsi, à l’image de l’eau qui épouse la forme de son lit tout en cherchant toujours à avancer, l’identité humaine se transforme à chaque instant, oscillant entre l’éphémère et l’éternel, entre l’intime et l’universel.
Et si la question ultime – « Qui suis-je ? » – continue de résonner, la réponse ne réside pas dans les certitudes, mais dans ce mouvement incessant, dans ce flux même.
Comme le dit Gibran, “La vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.”
Le voyage EST la destination.
Chaque instant est une opportunité de se souvenir que la rivière n’est pas distincte de l’océan ; elle en est la promesse, le reflet et l’écho.
——
Et la prêtresse parla à nouveau et dit,
Parlez-nous de la Raison et de la Passion.
Et il répondit, disant :
Votre âme est souvent un champ de bataille au sein duquel votre raison et votre jugement luttent contre votre passion et votre instinct.
Puissé-je être l’émissaire de paix de votre âme, et transformer la discorde et la rivalité de ce qui vous constitue en unité et mélodie.
Mais comment le pourrais-je, à moins que vous-même ne soyez l’émissaire de paix, plus encore, l’ami intime de ce qui vous fonde ?
Votre raison et votre passion sont le gouvernail et les voiles de votre âme qui navigue de port en port.
Si votre gouvernail ou vos voiles se brisent, vous ne pouvez qu’être ballottés et aller à la dérive, ou rester ancrés au milieu de la mer.
Car la raison, régnant seule, est une force qui brise tout élan ; et la passion, livrée à elle-même, est une flamme qui se consume jusqu’à sa propre extinction.
Aussi, laissez votre âme exalter votre raison jusqu’aux hauteurs de la passion, de sorte qu’elle puisse chanter ;
Et laissez-la diriger votre passion avec raison, afin que la passion puisse vivre au travers de son incessante résurrection, et tel le phœnix renaître de ses propres cendres.
Je voudrais que vous considériez votre jugement et votre instinct ainsi que vous le feriez dans votre maison de deux hôtes bien aimés.
Vous ne voudriez certainement pas honorer un hôte plus que l’autre ; car celui qui porte plus d’attention à l’un perd l’amour et la confiance de tous les deux.
Lorsque parmi les collines, vous êtes assis à l’ombre fraîche des peupliers blancs, partageant la paix et la sérénité des champs et des prairies qui s’étendent au loin – alors laissez votre cœur dire en silence, « Dieu se repose en la raison ».
Et quand la tempête arrive, et qu’un vent fort secoue la forêt, et que le tonnerre et l’éclair proclament la majesté des cieux – alors laissez votre cœur dire avec respect, « Dieu agit dans la passion ».
Et puisque vous êtes un souffle dans la sphère de Dieu, et une feuille dans la forêt de Dieu, vous devez reposer en la raison, et agir avec passion.
(Réflexion personnelle métaphysique philosophie de vie enfant intérieur introspection pensée relation à l’autre à soi)
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