Des emmerdes pour rester vivant, des joies pour se rappeler pourquoi.

Y’a des jours où t’as juste envie de dire : « Mais c’est quoi ce bordel ? »

Tout coince. Les mails s’accumulent. Les gens t’agacent. T’as mal dormi, le café est tiède, ton téléphone déconne, ton corps tire de partout. Et tu te surprends à dire que t’en as ras-le-bol.

Bienvenue dans la vie réelle. Celle qui gratte, qui écorche un peu, qui te pousse dans tes retranchements. Pas la carte postale avec les filtres pastels et les citations inspirantes. Non. La vraie. Celle où t’as envie de tout envoyer bouler mais où tu restes, debout, parce que… parce que c’est ça, exister.

Les emmerdes, c’est pas un bug dans le système. C’est le système. C’est le prix à payer pour faire partie du jeu.

Tu veux du sens ? Tu veux aimer, créer, construire, bouger les lignes ? Alors t’auras des emmerdes. Des moments où tu doutes, où tu flanches, où tu prends cher. Parce qu’on ne fout pas les mains dans le cambouis sans s’en foutre partout.

Les gens lisses, sans vagues, sans problèmes ? Soit ils mentent, soit ils dorment.

Et puis au milieu du bordel, t’as ces petites joies. Pas les grandes victoires flamboyantes, non. Les petites. Les minuscules. Un texto inattendu. Une phrase qui touche. Un silence doux. Un éclat de rire débile. Quelqu’un qui te regarde vraiment.

C’est rien… mais c’est tout.

Ça ne dure pas. Mais ça sauve.

On ne vit pas pour fuir les emmerdes. On vit pour ces instants où malgré tout, malgré la fatigue, malgré les doutes, malgré les coups, il y a un "oui" qui surgit. Un "ça vaut encore le coup".

Un "putain, c’est beau quand même".

Alors non, je ne veux pas d’une vie sans accrocs. Je ne veux pas d’un quotidien sans aspérités, où tout roule mais où rien ne vibre. Je préfère mille fois me cogner au réel, me planter, râler, me relever, gueuler, aimer trop, tomber souvent, plutôt que de m’éteindre à petit feu dans le confort tiède.

Des emmerdes pour rester vivant. Des joies pour se rappeler pourquoi.

Et entre les deux… la vie. Brutale, absurde, magique, poisseuse, incandescente.

Et moi dedans. Encore là.

Et toi ?