L’art de choisir : trouver la liberté entre action et acceptation
- laurentpages06
- 1 déc. 2024
- 4 min de lecture

La vie est une succession de choix.
À chaque instant, nous nous trouvons face à des carrefours, parfois anodins, parfois décisifs, et nos décisions sculptent le chemin que nous empruntons.
Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment de choisir ?
Sommes-nous totalement libres, ou devons-nous composer avec des forces qui nous échappent ?
Ces questions, universelles et intemporelles, nous invitent à une introspection profonde et nous offrent une vision plus consciente de notre existence.
D’un côté, choisir, c’est exercer un pouvoir unique : celui de créer sa vie.
Nous ne naissons pas avec une trajectoire tracée d’avance ; c’est à travers nos décisions que nous construisons le sens de notre existence.
Rien ni personne ne peut nous priver de cette responsabilité : nous sommes les auteurs de notre propre histoire. Cela signifie que nous ne pouvons pas nous réfugier derrière des excuses ou des circonstances extérieures pour justifier nos échecs ou nos hésitations.
Chaque geste, chaque renoncement reflète une partie de nous-mêmes.
Cependant, cette liberté de choix est vertigineuse. Décider, c’est toujours renoncer à d’autres possibilités. Chaque chemin emprunté ferme des portes, et cette irréversibilité peut générer une profonde angoisse.
Mais c’est aussi dans cet acte de choisir que réside notre grandeur : en assumant la responsabilité de nos décisions, nous affirmons notre humanité et façonnons le monde à notre image.
Pourtant, il serait illusoire de croire que tout dépend de nous. Une autre sagesse nous enseigne que, dans ce vaste univers, certaines choses échappent à notre contrôle. Les événements extérieurs, les aléas de la vie, les jugements des autres sont autant de forces sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir. Ce qui dépend véritablement de nous, ce sont nos pensées, nos attitudes et nos actions. Si nous ne pouvons pas changer les circonstances, nous pouvons toujours choisir comment y réagir.
Cette distinction – entre ce qui dépend de nous et ce qui ne l’est pas – est une clé précieuse pour apaiser nos tourments. Plutôt que de gaspiller notre énergie à nous battre contre l’inévitable, nous pouvons la concentrer sur ce que nous pouvons transformer : nous-mêmes. Il ne s’agit pas de se résigner, mais de trouver dans cette acceptation une forme de sérénité. En changeant notre regard sur le monde, nous découvrons une liberté plus profonde, celle de ne pas être esclave des événements ou des émotions qu’ils suscitent.
Ces deux visions – celle de l’action et celle de l’acceptation – ne s’opposent pas. Elles se complètent et nous invitent à trouver un équilibre subtil entre responsabilité et lâcher-prise. Nous sommes libres de choisir notre chemin, mais cette liberté s’exerce dans un cadre où tout ne dépend pas de nous. C’est en acceptant cette vérité que nous pouvons vivre pleinement et consciemment.
Dans nos vies modernes, remplies de possibilités et de pressions, ces idées sont plus pertinentes que jamais. La multitude d’options qui s’offre à nous peut être source de confusion et d’inquiétude. Chaque choix semble crucial, et l’angoisse de se tromper peut nous paralyser. Mais ces principes nous rappellent que la véritable liberté ne réside pas dans le nombre de possibilités, mais dans notre capacité à décider en accord avec nos valeurs et notre nature profonde.
Ainsi, choisir, c’est se positionner dans le monde.
C’est affronter l’incertitude tout en acceptant les limites de notre contrôle.
C’est reconnaître que, même si nous ne maîtrisons pas tout, ce qui dépend de nous peut être transformé en une œuvre authentique : notre vie.
Nous ne pouvons pas commander les vents, mais nous pouvons ajuster nos voiles.
Dans cette quête, deux questions peuvent guider nos pas.
La première :
« Quelles valeurs est-ce que j’affirme à travers ce ? »
Elle nous pousse à choisir avec conscience et intention, en créant une vie qui reflète ce que nous sommes vraiment.
La seconde :
« Ce qui me trouble ici dépend-il de moi ? »
Elle nous rappelle de ne pas nous laisser envahir par ce que nous ne pouvons changer, mais de trouver la paix dans ce qui est à notre portée.
À travers cette double perspective, la notion de choix devient plus qu’un simple acte : elle devient une manière de vivre. En apprenant à conjuguer la responsabilité de nos décisions avec l’acceptation de ce qui nous dépasse, nous découvrons une forme de liberté presque spirituelle. Une liberté qui ne cherche pas à dominer le monde, mais à l’habiter avec justesse et harmonie.
Ainsi, chaque choix, même le plus humble, peut devenir une opportunité de transformation. Non pas une fuite ou une réaction impulsive, mais une réponse réfléchie, enracinée dans une vision claire de nous-mêmes et de notre relation au monde. Dans cette perspective, choisir n’est pas seulement un acte de volonté : c’est une rencontre avec ce que nous sommes et avec ce que nous voulons devenir.
En fin de compte, cette réflexion nous invite à embrasser notre humanité. À accepter nos forces et nos limites. À voir dans chaque choix une occasion de grandir et de donner du sens à notre existence.
Car choisir, c’est plus qu’une simple décision : c’est un acte de création.
Une manière de dire « oui » à la vie.
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