Fonctionner ou exister
- laurentpages06
- 31 oct. 2019
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 avr.
Je me permet de reprendre le titre du livre de Miguel Benasayag, philosophe, psychanalyste et chercheur en épistémologie, non pas pour en faire l'apologie, même si le contenu de ce livre m'a passionné, mais pour partager avec vous quelques idées de nos vies.
Faire, faire et encore faire.... on nous apprend depuis notre plus tendre enfance à faire.
Faire des maths, faire du dessin, faire des tableaux sur excel, faire des règles (ou les appliquer), faire des comptes rendus, derrière cette course à qui fera le mieux.
Où se place l'être ?
Faire pour plaire aux uns, faire pour obtenir une place et briller dans une société dans laquelle l'aliénation de l'être à de beaux jours devant elle.
Alors nous faisons, on rentre dans des cases, surtout merci de ne pas déborder !!
Régie entre dogmes, principes et course à la réussite sociale, nous fonctionnons sans être.
* Oser être soi-même et suivre son propre chemin de vie, apprendre, et surtout donner de sa valeur !!
J'ai trop souvent entendu des phrases toutes faites comme :
"On nous a appris comme ça !"
"On a toujours fait comme ça!"
Ce sont les phrases les plus dangereuses du monde, certes rassurantes car elles évitent la nouveauté, nous confortent dans l'idée qu'on fait bien et puis de toutes façons, c'était mieux avant, le biais cognitif du status quo s'en délecte d'avance.
Mais vous ? A quand remonte, pour la dernière fois, une chose que vous avez-fait pour la première fois ?
Essayer n'est pas échouer, Thomas Edisson disait qu'il n'y avait pas d'échecs,
mais plusieurs solutions qui ne fonctionnaient pas.
En somme, on vous formate ainsi et inlassablement, on répète les mots, le geste, au nom du grand dieu du process... on fonctionne tels des robots, jusqu'au jour où, a force d'aller à contre courant, la corde lâche, démotivation, stress, burn-out.... nous ne sommes plus en phase avec nos valeurs.
* Connaissez-vous la culture de votre entreprise ? et les vôtres ?
Les valeurs d'une entreprise sont les principes intrinsèques de vie, ils peuvent être moraux (loyauté envers les clients, les collaborateurs...), sociétaux (éthique, environnement ...), des valeurs orientées sur le marketing peuvent également être le fer de lance (adaptabilité, proximité avec la clientèle...) ou intègre avec une stratégie de développement (la pointe technologique, d'innovation...), quand bien même, les valeurs d'une entreprise sont le reflet des dirigeants et de leur vision de l'entrepreneuriat.
On distingue 6 composantes de culture d'entreprise :
* Les valeurs : croyances & idées partagées par l'ensemble des acteurs, celles-ci peuvent être écrites sous la forme d'une charte, sur des supports écrits ou visuels
* Les symboles : tenue vestimentaire, signalétique
* Le langage utilisé pour communiquer
* Les mythes & légendes : à l'instar de Walt Disney, l'homme -enfant et la jeunesse éternelle, le mythe de la réussite américaine
* Les rites qui vont renforcer le sentiment d'appartenance
* Les tabous.
Il en est de même pour vous, animés de vos valeurs, vous vous levez chaque matin pour vous rendre au travail, exécuter des tâches, peu importe lesquelles, couper des tomates, remplir des tableaux excel, manager une équipe, dénicher des nouveaux produits, ce que vous êtes doit être en phase avec ce que vous faites, c'est dans cet ordre psycho-logique que prend le sens de la vie, entre raison d'être et raison de faire.
Inutile de chercher à faire ce que vous n'êtes pas, cela ne durera qu'un temps, les freins et blocages inconscients seront là pour vous le rappeler et tôt au tard, le stress et la démotivation vous envahiront.
Vos valeurs correspondent avec ce que vous êtes, altruiste, calme, sens du devoir, précis, méticuleux, discipliné ... et quelques 200 autres adjectifs qui peuvent vous révéler à vous-même et qui font de vous, VOUS.
C'est en cela que nous sommes tous différents, que personne n'est, ni moins bien, ni meilleur que vous, juste différents.
Connaître ses propres valeurs permet d'une part de se connaître mais aussi d'être honnête avec soi quant à la nature de ce que nous faisons est en lien avec notre psyché.
Alors, vos valeurs collent-elles à celles de votre entreprise ?
* Entre raison de faire et raison d'être... le bien faire et le bien-être au travail
Du chien de Pavlov à l'algorithme AlphaGo de Google, l'apprentissage par l'essai et l'erreur représente aujourd'hui un sujet central dans les domaines de recherches, les neurosciences et la psychologie en sont bien évidement de la partie, et ce, depuis longtemps, car l'être humain, accusé de récompenses et de sanctions est fait de conditionnements acquis au fils des expériences de vie, sans parler des conditionnements innés, tels que la motricité, la respiration, la digestion, inconscients et acquis depuis la naissance de chaque individu, l'être humain va se conditionner à des tâches, résultat de stimulis répétés et vont s'engramer dans le cerveau jusqu'à devenir des réflexes.
Pour qu'ils deviennent réflexes, il faut introduire les données psychologiques et neuro-biologiques de ce processus d'apprentissage, de décrire certains biais cognitifs qui affectent notre capacité à évaluer l'erreur.
En moyenne, nous accordons aux "bonnes nouvelles" 50% plus d'importance qu'aux "mauvaises nouvelles" une tendance générale de notre cerveau a apprendre de manière asymétrique en privilégiant les informations positives plutôt que négatives... le biais de l'optimisme est en marche !!
Quid du post-it en passant par la vulcanisation du latex par Charles Goodyear et autres délicieuses tarte Tatin accompagnée d'un breuvage issu de la champagnisation découverte par Dom Pérignon tout ceci et tant d'autres inventions n'en seraient rien si le droit à l'erreur n'était pas accordé.
Notre cerveau, dopé à grand coup d'endorphine, d'ocytocine, de dopamine et de sérotonine, va chercher cette récompense perpétuellement.
Là, le neuro-psycho-management prend son sens, faire écho avec l'humain dans sa globalité, accorder le droit à l'erreur et le respect de l'autre dans toute sa différence qui peut se révéler être une force en cohésion d'équipe.
Connaître chacun de vos collaborateur devient un atout en management.
Ecouter un collaborateur devient essentiel, d'une part de lui accorder ce droit d'expression et également dans la manière dont il s'exprime.
Nous aurions vite fait de cataloguer tel collaborateur qui à la fibre analyste, celui-ci est plus orienté sur la créativité, le développement produit...etc etc, mais la communication ne se résume pas aux mots prononcés.
Le langage para-verbal et non verbal nous permettent d'en savoir plus sur la psychologie de chacun et de nous adapter aux différents interlocuteurs, d'adapter notre discours et de leur permettre de trouver un sens dans ce qu'ils font et les laisser s'exprimer !!
Steve Jobs avait pour coutume de dire :
"It doesn't make sense to hire smart people & then tell them what to do ;
we hire smart people so they can tell us what to do"
Plus difficile à dire qu'à faire tant la peur de ne plus contrôler s'installe.
Le manager n'aurait plus sa place dans l'entreprise s'il embauche des collaborateurs plus intelligents ou plus diplômés ?
Mais comment alors ménager la chèvre et le choux entre soif de faire monter les compétences de l'équipe et la peur ne n'être plus rien en tant que personne.
Merci Mr l'ego !!!
* L'apprentissage, source d'expérience et d'épanouissement personnel.
Le processus d'apprentissage de l'être humain pourrait se théoriser en 4 phases, une spirale motivationnelle qui doit s'inscrire dans un plan de formation, de progression, au risque de ne plus considérer le collaborateur que comme une machine exécutrice de gestes immuables.

Chacune de ces phases est déterminante dans l'évolution de l'être humain, en tant qu'individu, de collaborateur, car, c'est bien dans dans cette individualité que l'ensemble forme un tout, un groupe, et la dernière phase est cruciale car l'être humain à besoin de se réinventer, de renouveau et par conséquent,
de nouveaux apprentissages, sans quoi, la démotivation et l'impression de tourner en rond peut le gagner.
Le manager doit en permanence, avec agilité, s'adapter à chacune des psychologie individuelles pour faire monter en compétence l'ensemble du groupe et ne laisser personne sur le carreau en ayant conscience que tout le monde n'avance pas à la même vitesse et l'intérêt de se poser 3 questions fondamentales avant de demander à tel ou tel collaborateur d'effectuer une tâche précise.
1. Il sait / Il ne sait pas
2. Il peut / Il ne peut pas
3. Il veut / Il ne veut pas.
- A la 1ère question, la solution est simple à mettre en place, une formation en interne ou externalisée par un organisme pour faire monter les compétences techniques du collaborateur.
- A la 2ème question, le manager doit être capable de se remettre en question, ou du moins, remettre en question le poste pour en supprimer les freins & blocages inutiles, associer nécessité de service et productivité, être capable de se réinventer, abandonner les traditions inutiles, les fameux "on a toujours fait comme ça".
- A la 3ième question, l'histoire se corse, ce n'est ni plus ni moins qu'un manque de motivation, ce sujet à fait déjà l'objet de nombreuses études par les psychologues, théoriciens et essayistes en management, de A. Maslow et sa pyramide étudiée dans les plus prestigieuses écoles de management, à F.Herzberg et V.Vroom et sa théorie articulée sur les 3 piliers de l'expectation, l'instrumentalité et la valence, aujourd'hui, la psychologie et les sciences sociales nous amènent leurs études basées sur une reconnaissance de l'être humain et l'accord entre le faire et l'être.
Le manager doit-il être psy ? ma réponse serait sans appel et n'engagerai que ma vision du management, OUI.
Oui pour savoir dire non, oui pour l'adage "Connect before Correct", oui pour connaitre l'humain avant même les outils et autres feuilles excel, oui car l'entreprise grandit avec l'humain.
Entreprise ou entreprendre, tel un grimpeur face à une montagne et doit, avec agilité, entre-prendre des entre-prises pour monter.
Chaque décision doit être prise avec discernement.
Traverser un conflit est un ingrédient de croissance, c'est une friction qui nous amène à enlever des couches pour aller à l'essence.
Nous avons besoin d'une bonne estime de soi pour entendre le désaccord, la critique, le jugement sans être déstabilisé et nous avons besoin d'un bon accueil de l'autre pour le laisser s'exprimer sans l'interrompre. (T.d'Assembourg).
"La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui"
c'est certainement la phrase la plus triste du monde du pessimiste Schopenhauer.
Entre désir en manque de ce que nous n'avons pas, toutes ces fois où nous avons rendez-vous avec le bonheur, ce dernier nos fait faux-bon, et pour cause, lorsque nous sommes à ce rendez-vous, c'est l'ennui qui s'installe et le désir d'autre chose qui naît, alors nous fonctionnons encore et encore, vers cette fuite en avant d'avoir toujours + et plus que les autres.
(Réflexion personnelle métaphysique philosophie de vie enfant intérieur introspection pensée relation à l’autre à soi)
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