Dichotomie entre la raison & les émotions
- laurentpages06
- 23 août 2021
- 4 min de lecture
Il est de raison de ne pas se laisser déborder par nos émotions, qui plus est, en management, où, l'émotion occupe une place inconnue voire même approbe pour d'autres tant l'intellectualisation des enseignements auraient pris siège devant la conscience des expériences vécues.
Les émotions que nous vivons quotidiennement, au nombre de 6 de base, parmi le très large éventail des graduations émotionnelles que nous ressentons, selon l'étude Paul Ekman de 1972 (joie, tristesse, colère, peur, joie, dégoût) sont des programmes d'action, rapides et involontaires qui nous conduisent, à des actions.
Rappelons que, l'étymologie du mot émotion vient du latin "motio = mouvement" et "e = qui vient de".
Très largement contrôlées par le tronc cérébral et particulièrement l'amygdale au sein de notre système limbique, une émotion étant par définition "incontrôlable" nous pousse à agir, nous défendre, nous sauver, rechercher des récompenses, appartenir à un groupe, pleurer ou éclater de rire et tout ceci, sans même en avoir conscience.... et pourtant.
Ce sentiment conscient qui survient après le déclenchement de l'émotion à la vue de l'employé récalcitrant et fait augmenter la colère en nous, oui oui, lui, vous le connaissez ?
Il n'en résulte ni plus ni moins qu'une représentation consciente d'une émotion et de-facto, de ce qu'il se passe dans notre tête, à chaud et comme nous avons tendance à réagir à chaud, nous allons laisser cette colère, accompagnée de son flot de cortisol, une hormone stéroïde produite à partir du cholestérol au niveau du cortex se déverser dans notre organisme et son florilège de dégâts insoupçonnés.
Vous me direz bien, "Laurent ça fait du bien de lâcher la colère sur cet employé qui ne veut rien entendre !!"
Non seulement, lui exprimer votre colère n'aboutirai à rien mais
surtout vous vous faîtes du mal !!
Alors durant les 5 minutes de colère le cortisol va se déverser, et, à haute dose est un poison pour le corps humain et votre cerveau va libérer toute une armada de défenses immunitaires pour dégager ce cortisol par les urines ou les glandes sudoripares durant 5h ..... oui, 5 minutes de colère = 5h de travail intensif durant lesquels votre système immunitaire sera mis à mal par le cortisol, sans compter votre irritabilité durant ces heures et ayez une petite pensée pour vos conjoints(es) qui vos demanderont comment s'est passé votre journée lorsque vous rentrerez chez vous.
Le double effet Kiss-cool du cortisol, est liée à sa présence dans le sang, il passe donc dans le cerveau, et toujours dans le contexte de surdose, va se charger d'attaquer les cellules de l’hippocampe dont son rôle clé est justement de vous calmer et cela devient un cercle vicieux interne, une bombe à retardement si la colère est contenue.
Il est donc important de, au-delà de ressentir nos émotions, de les percevoir, ce qu'explique le neuroscientifique, A.Damasio, dans son livre "L'ordre étrange des choses" car nous avons tous une perception visuelle, auditive de l'autre, mais qu'en est-il de nous-même ?
C'est ce que nous appelons la proprioception.
Si j'ai mal dormi, trop bu hier soir, contrarié par une nouvelle désagréable, heureux ou enjoué, je peux effectuer cet auto-diagnostic pour mieux comprendre ce qu'il se passe en moi et, ainsi, agir de façon plus proportionné et plus raisonné avec l'autre.
"Tout ce qui ne s'exprime pas, s'imprime"
Sortir, bouger, faire une activité sportive, permet de se libérer de toutes les tensions internes !
L'adage révélé par Marshall Rosemberg "Connect before correct" est une des clés de la bienveillance en entreprise, et l'utilisation de son pouvoir de décision raisonné, car oui, nous avons bien besoin des 2, en matière de leadership et en prise de décisions stratégiques.
Qu'on le veuille ou non, nous sommes, toutes et tous, des êtres d'émotions et ce, depuis que l'homme est homme et tous scientifiques se l'accordent, notre cerveau n'est pas naturellement conçu pour conclure à des comportements purement raisonnés, il à fondamentalement besoin des 2 car au départ, nos décisions sont influencées par nos émotions, nos expériences conscientes et inconscientes et passent par des filtres sociologiques, neurologiques et personnels qui agissent tels des passoires et conduisent à 3 mécanismes interprétatifs de distorsion, de sélection ou de généralisation.
Qui plus est, si nous laissons une trop large place à nos émotions, l'espace sera d'autant plus réduit à la rationalisation des décisions prise, laissant la peur ou l'euphorie de la réussite brouiller notre raisonnement.
Le "Yes I can" est tellement facile, mais à y regarder de plus près, comment ne pas céder à cette part de gâteau qui nous fait de l'oeil ? ou de se mettre en colère lorsqu'on nous manque de respect ?
La maîtrise de soi entre en action, enfin presque, puisque nous devrions la prendre en compte.
L'aire du cerveau activée est la partie ventrolatérale du cortex préfrontal composée du raisonneur (cortex préfrontal dorsolatéral), le cortex ventrolatéral et le régulateur des émotions dans le cortex orbitofrontal, développés notamment durant l'adolescence avec l'acquisition de la maîtrise de soi, si acquisition il y a, puisque les individus présentant des liaisons ont des difficultés à exercer leur rationalité et surmonter leur pulsions ou leurs aversions.
Notre système limbique l'emporte et nos émotions prennent le dessus entraînant la colère, la peur, la rage, le mépris ou même le dégoût envers une personne qui aurait pris telle ou telle décision.
Dans une politique de changement, cela peut nous conduire à passer en mode "Il faut se battre et se défendre" et le stress l'emporte une fois de plus et tous les dégâts collatéraux inhérents.
Établir donc un recadrage constructif de la perception de la situation en présentant un "quoi" plutôt qu'un "qui" synonyme d'agression, sans jugement et ne se basant que sur les faits et uniquement les faits deviennent de mise dans le dialogue bienveillant avec l'autre.
La bienveillance ne serait elle pas qu'un échange constructif "gagnant/gagnant" ?
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